Six mois ! Six mois sans faire de trail. Depuis le
trail des Templiers. Une coupure annuelle, puis une reprise d’entrainement
interrompue par une vilaine blessure au cœur de l’hiver. Un entrainement axé
sur le renforcement musculaire et la VMA avec
deux courses de 10 km en mars et avril (40mn 57sec et 39mn 59 sec). Et
puis voilà.
Je suis là au départ du trail de l’Odet, un 26 km près de
Quimper, profitant d’une semaine de vacances en Bretagne. Le but de ce
trail : un entrainement, un retour aux sources, vérifier mon protocole
d’alimentation en course défini cet hiver, retrouver des sensations.
Je m’installe à 10 m de la ligne de départ, laissant cette
distance pour que les meilleurs s’agglutinent devant. Mais non, personne n’a
l’air stressé ou pressé. Résultat, le speaker nous demande d’avancer et je ne
retrouve en deuxième ligne avec les costauds. Flagornerie de courte durée, je
me dis. Cinq, quatre, trois, deux, un ! C’est parti ! Tiens, je reste
au contact des premiers. Cinq cents mètres, huit cent mètres. Ils ne sont que
trente mètres devant. Nous sommes en 4mn 10 au kilo.
Je ralentis par mesure de sécurité. C’est y est le terrain, tout en restant roulant devient un peu moins carrossable. Les meilleurs s’envolent. Je me fais doubler, ça me rassure. Pendant quatre bons kilomètres, le sentier reste roulant et praticable, je suis à 4mn 30 au kilo, à l’aise. Puis nous entrons dans un champ labouré, les chevilles sont sollicitées. S’ensuit un chemin d’abord à travers prés puis le long d’un petit ru. Bonjour la boue.
Je ralentis par mesure de sécurité. C’est y est le terrain, tout en restant roulant devient un peu moins carrossable. Les meilleurs s’envolent. Je me fais doubler, ça me rassure. Pendant quatre bons kilomètres, le sentier reste roulant et praticable, je suis à 4mn 30 au kilo, à l’aise. Puis nous entrons dans un champ labouré, les chevilles sont sollicitées. S’ensuit un chemin d’abord à travers prés puis le long d’un petit ru. Bonjour la boue.
Puis arrive les premiers « single », en dévers, au
milieu de bois en pente. Vers le septième kilomètre, arrive l’Odet. Il faut
traverser la rivière. D’abord se mettre en équilibre sur un gros tronc d’arbre
horizontal, qui commence à être glissant puis sauter dans l’eau. Pas le temps
de savoir si elle est froide. On a de l’eau jusqu’en haut des cuisses, le
courant est fort, quinze mètres de traversée avec beaucoup de cailloux dans le
lit de la rivière. Deux cordes de sécurité sont installées et une jolie
plongeuse blonde (Marina de son prénom nous a dit le speaker) veille sur nous
au milieu de la rivière.
La sortie est glissante. On repart. Puis, s’ensuit de longs
mini sentiers, tortueux, caillouteux tour à tour montant puis descendant sur le
flanc du Stangala, un promontoire boisé de 120 m au-dessus de la rivière. C’est
le point d’orgue de ce trail. Je me fais doubler régulièrement, notamment dans
les descentes où je suis toujours aussi nul, mais je n’essaie pas de suivre. Je reste à mon
allure. Depuis le début d’année, je n’ai fait que deux sorties de plus de 20
kilomètres et une seule vallonnée. Donc prudence.
Les kilomètres s’enchainent sur ses petits singles usants. Les flancs du Stangala sont finis. Maintenant nous longeons la rivière sur un petit chemin relativement plat mais tortueux, plein de racines et de pierres. Attention aux chevilles, je ne lève pas les yeux du sol. Ce chemin dure plus d’un kilomètre, puis, par une passerelle, nous traversons la rivière puis la longeons dans l’autre sens. Le chemin est plus large. Cela me permet de voir ceux d’en face qui sont sur le sentier que j’empruntais voilà quelques minutes. Je peux allonger ma foulée.
Après deux bons kilomètres, nouvelle traversée de rivière,
l’eau monte jusqu’à la taille. Le fond est moins caillouteux à cet endroit mais
le courant est fort. Marina n’est pas là, c’est Robert qui la remplace. Je
ressors du bain. Direction, une succession de prairies. Je sèche rapidement
malgré tout. Nouveaux « singles » tortueux dans une pente boisée. Je
maintiens une bonne allure. Je passe une écluse, je suis seul. Personne devant,
personne derrière. Je m’engage dans un bois, les chemins sont plus larges mais
les rubalises se font rares.
Je fais attention à ne pas prendre un mauvais chemin. Seul, toujours seul. Cela dure un certain temps. Finalement, je vois des signaleurs, je suis sur le bon chemin. Je commence à cogiter. Combien y a-t-il de V2 devant moi ? 25 kilomètres de fait. Il reste maximum 1kilomètre et demi. J’aperçois deux concurrents devant, je me retourne, personne derrière. Allez ! Je les rattrape. Doucement, je fonds sur eux, les dépasse. Mais près de 27 kilomètres à mon GPS et toujours pas d’arrivée. Une côte, je temporise et marche. Erreur grave. Trois énergumènes me doublent. D’où viennent-ils ? Le temps de me relancer, ils me prennent 30 mètres. L’arrivée est là, à 300 mètres. Je force l’allure mais eux aussi.
Je fais attention à ne pas prendre un mauvais chemin. Seul, toujours seul. Cela dure un certain temps. Finalement, je vois des signaleurs, je suis sur le bon chemin. Je commence à cogiter. Combien y a-t-il de V2 devant moi ? 25 kilomètres de fait. Il reste maximum 1kilomètre et demi. J’aperçois deux concurrents devant, je me retourne, personne derrière. Allez ! Je les rattrape. Doucement, je fonds sur eux, les dépasse. Mais près de 27 kilomètres à mon GPS et toujours pas d’arrivée. Une côte, je temporise et marche. Erreur grave. Trois énergumènes me doublent. D’où viennent-ils ? Le temps de me relancer, ils me prennent 30 mètres. L’arrivée est là, à 300 mètres. Je force l’allure mais eux aussi.
Je passe l’arrivée en 2h 38mn 12 secondes. Je suis content de
mon temps pour un trail de reprise. Globalement heureux, je ne me sens pas usé.
Juste un peu déçu de m’être fait bêtement doubler à la fin par ces trois
coureurs. Finalement, aux dires de tous, ce trail s’avère assez technique. Première préparation pour le marathon du Mont-blanc prévu fin juin.
Deux jours plus tard, j’apprendrais mon classement en
regardant internet : 58e sur 195, mais quelque peu frustré
puisque je finis 4e V2 sur 34 et, évidemment, le 3e V2
finit 10 secondes devant moi. C’était un de mes trois énergumènes. Tant pis
pour moi.